Édition du lundi 11 décembre 2000
Critiqué par Dominique Voynet, le Fonds international d'indemnisation pour les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures (FIPOL) n'a traité que 60% des demandes d'indemnisation
En visite sur le littoral Atlantique un an après le naufrage de l'Erika, Dominique Voynet, ministre de l’Environnement, a vivement critiqué le fonctionnement du Fipol, ce fonds international mis en place pour indemniser les victimes des pollutions par les hydrocarbures. Le pétrolier, affrété par TotalFina, a fait naufrage au large de la Bretagne le 12 décembre 1999 provoquant une marée noire sur 400 kilomètres de côte.
"Le Fipol a pris énormément de temps pour fixer un pourcentage d'indemnisation provisoire. Depuis, il écluse au compte-gouttes quelques dossiers et n'a versé que 40 millions de francs à ce jour", a déclaré la ministre de l'Environnement en soulignant que "pour l'essentiel, c'est le contribuable qui a payé". "L'État a été présent, Total a également participé, mais c'est le troisième partenaire (le Fipol, ndlr) qui manque largement à l'appel", a-t-elle ajouté.
En principe, ce Fonds - créé en 1992 pour indemniser les victimes de pollutions par hydrocarbures lorsque le propriétaire du navire et son assureur ne peuvent indemniser la totalité des dommages -dispose de 1,2 milliard de francs. Mais, dans un communiqué, le Fipol annonce que le bureau traitant les demandes d'indemnisation liées à la marée noire a reçu au 4 décembre 2 950 dossiers, dont 1 770 environ ont été évalués par les experts, soit autour de 60% de l'ensemble des demandes.
Le Fipol précise que 1 460 demandes, représentant un total de 113 millions de francs, ont été approuvées pour un montant de 84 millions, soit 75% environ des sommes réclamées.
Au total, 35 kilomètres de côtes restent à nettoyer, principalement sur les zones rocheuses de la côte sauvage en Loire-Atlantique, alors que 260 000 tonnes de déchets ont été collectés.
A ce propos, Dominique Voynet a indiqué aux élus locaux, inquiets de la lenteur des travaux de nettoyage, qu'elle était favorable à la mobilisation de moyens supplémentaires. "Un travail considérable a été accompli mais il reste un travail de bénédictin : reconquérir les côtes rocheuses mètre par mètre. C'est un travail de très haute technicité et il faudrait mobiliser davantage de personnels", a-t-elle dit.
A ce jour, l'État a débloqué 818 millions de francs pour assurer le nettoyage des côtes, mais une bonne centaine supplémentaire doit être mobilisée, selon Dominique Voynet.
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